« Rome ne s’est pas faite en un jour». Cette expression représente le temps et les efforts nécessaires pour bâtir une chose importante, imposante. Pourtant, en photographie, il est possible de résumer toute une construction en une vidéo de 2 à 3 minutes. Cet effet se nomme le « time lapse ». Il nécessite un nombre astronomique de photos et un matériel spécifique. Néanmoins, en appliquant les réglages nécessaires, il vous est possible de le réaliser même avec peu d’expérience. L’essentiel du travail se fera en post production, alors préparez votre ordinateur en conséquence.

Commençons par les bases du time lapse

Le Time lapse est un montage photo dont le but est de donner au spectateur la sensation que le temps a accélérée sa course. Dans ce type de vidéo, vous aurez l’impression de voir les évènements se dérouler un par un sous vos yeux. C’est pourquoi la majorité des spectateurs pensent à tort que le Time lapse est un effet issu d’une association de vidéos. Pourtant, la réalité est toute autre.

En réalité, il s’agit de photos prises à intervalles réguliers puis organisées par la suite sous forme d’un montage vidéo. La régularité explique l’impression de continuité entre les images en dépit de la grande vitesse lors du visionnage. Deux aspects sont donc entièrement sous votre contrôle : l’intervalle entre les photos et la durée de la prise de vue. Supposons que vous preniez des photos pendant 6h consécutives avec un intervalle d’une seconde toutes les cinq secondes. Le nombre total de photos sera donc de 4320. En affichant 30 photos par seconde, la vidéo ne durerait que 2m20sec. Voici encore une fois la preuve de la patience nécessaire pour réaliser une telle tâche.

Avec un Time lapse, il est possible de créer un effet résiduel sur le même cliché en associant les photos. Vous aurez l’impression de voir la personne bouger sur le cliché. En voici une parfaite illustration :

time lapse dans une grotte

Photo retouchée avec Photoshop

Le matériel indispensable pour réaliser ce type d’opération

Réaliser une tâche aussi complexe nécessite l’utilisation d’outils précis. Dans le cas échéant, plusieurs éléments se révèlent indispensables. 

Appareil photo

Le premier est bien sûr un appareil photo. La préférence irait vers le reflex en raison de ses nombreuses fonctionnalités. Si vous avez un autre modèle à disposition, il faudra tout simplement faire avec.

Mémoire et d’autonomie

En deuxième position, vous aurez besoin de mémoire et d’autonomie. Pour la mémoire, il faudra prévoir une carte sd de 8GO minimum. Le nombre de photos à réaliser est incroyable après tout. Pour l’autonomie, vous devrez probablement faire appel à une batterie auxiliaire. De cette façon, vous ne serez pas contraint de couper votre rythme de travail dès que la batterie est déchargée.

Le trépied

Vient en troisième position le trépied. Nous parlons de réaliser une série de milliers de clichés pour ensuite les monter les uns à la suite des autres. À la moindre bavure, c’est toute la continuité qui est brisée. Certaines photos deviendront floues, faute de stabilité. Pensez-vous avoir l’endurance et l’équilibre nécessaires ? Permettez-moi d’en douter. Votre trépied devra être aussi solide que possible. Si nécessaire, n’hésitez pas à le lester.

l’intervallomètre

Le quatrième est certainement le plus spécifique à ce type de clichés : il s’agit de l’intervallomètre. Sur certains appareils, cette fonctionnalité est disponible à l’achat. Si c’est le cas pour votre appareil, le problème est réglé. Par contre, si elle n’est pas installée, vous devrez vous procurer un intervallomètre externe.

Un bon ordinateur

Le cinquième et dernier élément devra être utilisé en post production. Nous en parlerons donc en détail plus tard. Il s’agit de l’ordinateur. Une fois les photos prises, elles devront être montées. Ce sera l’occasion d’y ajouter plusieurs effets. Notre formation Lightroom explique comment appliquer toutes formes de modifications en post production.

Les réglages adéquats pour un laps de temps

« Le lapse du temps est un effet particulièrement complexe. Il faut faire preuve d'une précision chirurgicale pendant le réglage pour éviter les mauvaises surprises »

Vous avez le matériel, mais encore faut-il vous apprendre à en faire bon usage. Il vous faudra en premier lieu calculer l’intervalle de votre laps de temps. En fonction de vos choix, vous devrez procéder au réglage du boîtier.

La détermination de l’intervalle d’un time lapse

Le calcul de l’intervalle est une étape essentielle dans la réalisation de votre laps de temps. Il sert à déterminer à quel rythme vous souhaitez voir apparaître les images dans votre montage. C’est une décision personnelle et elle dépend de l’effet que vous souhaitez retranscrire. Néanmoins, nous pensons que plus il y a de mouvement de la part du sujet, moins vous devriez appliquer de temps d’intervalle. Prenons quelques exemples :

Si vous prenez en photo une citĂ© urbaine, elle sera constamment en mouvement. C’est pourquoi un intervalle d’une seconde est prĂ©fĂ©rable.

Pour un sujet moins actif, des nuages par exemple, vous devriez capter l’essentiel avec 3-5 secondes d’intervalle.

Si le sujet est particulièrement lent, nous parlons par exemple d’une ombre ou d’un astre (soleil dégagé, la lune lors d’une nuit sans étoile), avec 15 voire 30 secondes d’intervalle, le montage restera parfaitement cohérent.

l’intervalle d’un time lapse

Il en va de même pour l’éclosion d’une fleur.

(Photo retouchée avec Lightroom)

Le paramétrage du boîtier

Ce sont les réglages à effectuer avant de commencer à prendre vos clichés. Ils se résument à trois aspects : la balance des blancs, le réglage ISO et la mise au point.

La balance des blancs a un impact direct sur le rendu des clichés. Si elle est mal réglée, vous devrez corriger toutes vos photos en format RAW. Si vous avez optez pour le JPEG, ce sera pire. En effet, aucune de vos photos ne sera utilisable.

Le réglage ISO doit être au plus bas de façon à limiter au maximum le bruit. C’est la seule façon de garantir la qualité des clichés.

Enfin, si la mise au point est automatique, vous pourriez faire face à des réglages contraires à vos objectifs. C’est clairement plus simple de réaliser vos réglages à la main.

Le post-traitement, 50% du travail

Les réglages pour la prise de vue peut paraissent éreintants mais ils le sont beaucoup moins que le montage. Les milliers de clichés pris précédemment doivent être montés en une vidéo courte. En prévision de cette étape, nous vous conseillons vivement de réaliser vos clichés exclusivement en format RAW. Il est celui qui donne le plus de liberté au moment des modifications. Un effet de scintillement apparaît parfois si les photos sont mal exposées : c’est le flinker. Sur des photos JPEG, il est quasiment impossible à retirer sans détruire la photo. Si les clichés sont en RAW, c’est plus simple.

Il existe des logiciels spécialisés dans le montage de laps de temps. Sur Windows par expérience, vous pouvez opter pour timelapsetool disponible pour 49€. Si vous êtes sur Mac et à la recherche d’un logiciel gratuit, nous vous conseillons d’essayer Time Lapse Assembler. Plusieurs logiciels similaires sont disponibles pour tous types d’appareils. Ils vous seront indispensables pour ce type de montage. Bien sûr, ils seront plus simples à utiliser si vous accroissez au préalable vos capacités en post production. Notre formation Photoshop est toujours disponible avec sa panoplie de conseils en post production.

 

Que retenir du time lapse ?

Le laps de temps est un effet vraiment très apprécié par les spectateurs, mais un vrai calvaire pour les photographes. D’un point de vue externe, il paraît simple à mettre en place, car les clichés sont pris automatiquement. Mais la difficulté réside dans la mise en place des réglages et la post production.

English version: Motion Blur in Photography

5/5
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